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Dossier STG : Rgray-1 - RayStorm (Arcade)


Rédigé par Zenkuro le Mardi 1 Mai 2012 à 12:54 | Lu 13225 fois | 4 commentaire(s)



Dossier STG : Rgray-1 - RayStorm (Arcade)
Et voici le nouvel article de notre dossier spécial consacré aux Shooting Games, plus communément appelés Shoot them up, ou Shmup, en occident. En effet ma dernière réalisation en date est le superbe Rgray-1 de Kotobukiya, un kit au 1/144 représentant le vaisseau vedette du jeu Raystorm de Taito. L'occasion pour moi de vous présenter une de mes séries de shmups favories : la série des « Ray » : RayForce, RayStorm et RayCrisis.

Les Arcade Flyers de RayForce, RayStorm et RayCrisis
Les Arcade Flyers de RayForce, RayStorm et RayCrisis

A l'origine, un monument : RayForce

RayForce est pour moi le Saint Graal du shmup, clairement mon jeu favori depuis que je l'ai découvert en 1995 sur Saturn sous le nom au combien kitchissime de sa version PAL : Galactic Attack. RayForce est un vrai petit bijou, une de ces perles du milieu des années 90 où les jeux en 2D atteignirent leur apogée avant que la 3D ne s'impose au grand public. Sorti en 1993 sur le mythique système d'arcade Taito F3, RayForce est visuellement impressionnant encore aujourd'hui avec ses plans multiples, ses boss imposants et ses effets 2D à gogo.

Screenshots de RayForce
Screenshots de RayForce
RayForce c'est aussi une mécanique de jeu simple mais imparable : les ennemies arrivent sur deux plans : le premier plan où ils sont destructibles par le tir standard, et le second plan, en profondeur, où ils peuvent alors être « locké » par vos tirs laser. C'est de là que vient le titre RayForce (Ray pour rayon), et c'est de là que vient toute la richesse du titre. Car pour ne pas être submergé d'ennemies au premier plan, il faudra assurer la destruction au laser des vagues d'ennemies apparaissant au second plan avant leur arrivée à votre niveau. Le scoring en tire la quintessence car un multiplicateur s'applique en fonction du nombre d'ennemis lockés avant de tirer vos laser. Jouissif !

Screenshots de RayForce
Screenshots de RayForce
RayForce c'est surtout un shmup épique, réalisé aux petits oigons, qui pousse à son paroxysme tout ce qu'on aime dans les shmups « à l'ancienne » avant que la vague des danmaku, ou bullet hell shooter, ne viennent renouveler le genre dans la seconde moitié des années 90. L'action est non stop mais toujours bien calibrée en dépit d'une hitbox assez importante. Mais surtout la mise en scène est exceptionnelle. Car RayForce se présente comme un unique plan séquence démarrant dans l'espace pour se finir au cœur de la planète hostile. Au programme attaque d'une base spatiale, traversée d'un champs d'astéroïdes, entrée atmosphérique, descente sur une ville, incursion au cœur du QG ennemie et destruction de l'ordinateur central. Une merveille sans aucune coupure qui demeure un must dans l'univers du shmup. Le tout servi par la musique colossale de Zuntata. LE jeu qui justifia a lui seul mon achat d'une Saturn Jap il y a un peu plus d'un an et demi, pour pouvoir rejouer à ce chef-d'œuvre. Sorti également sur PS1, la version Saturn demeure en effet la meilleure version sur console, quasi arcade perfect.

Screenshots de RayStorm
Screenshots de RayStorm

Le passage à la 3D : RayStorm

En 1996, Taito développe la suite de RayForce avec RayStorm, qui consacre le passage de la série à la 3D. RayStorm reprend tout ce qui a fait le succès de son prédécesseur et bien sûr son système de lock qui a présent permet de cibler tous les ennemis à l'écran, et pas seulement ceux au second plan. Le jeu propose cette fois 3 vaisseaux différents, dont le premier, le Rgray-1, reprend les mécaniques de jeu du X-LAY, le vaisseau de RayForce. Ils disposent de plus d'une super attaque qui fait office de smart bomb. Côté scénario l'affrontement part cette fois de la terre pour se poursuivre au cœur d'une bataille spatiale mémorable et se terminer à nouveau sur la planète ennemie. Cette fois hélas le jeux n'est plus en plan séquence, chaque niveau étant indépendant comme dans un jeu classique.

Screenshots de RayStorm
Screenshots de RayStorm
La 3D est de belle qualité pour l'époque, ce qui concrètement veut dire qu'aujourd'hui ça pique les yeux. Et honnêtement le jeu n'a pas gagné, à mon sens, en beauté avec le passage à la 3D. En contrepartie elle a permis à Taito d'accentuer l'animation des mechas et la mise en scène avec des mouvements de caméra bien placés dynamisant le jeu lors des scènes clés. Le jeu propose un léger effet de profondeur, comme l'avait fait Silpheed avant lui, du plus bel effet mais pas toujours pratique pour estimer la trajectoires des tirs ennemis. Au passage RayStorm se joue en Yoko, c'est à dire dans le sens normal de votre écran 4/3, là où RayForce se jouait en Tate, soit sur un écran 4/3 vertical. Enfin, la bande son est à nouveau du grand Zuntata.

RayStorm HD
RayStorm HD
RayStorm a été porté sur Saturn et PS1, cette dernière proposant cette fois le meilleur portage grâce aux capacités 3D supérieures de la machine de Sony. La version Arcade est disponible sur la compilation Taito Legends 2 sur PS2. Enfin une version HD est sortie en 2010 sur le Xbox Live (et le PSN japonais) avec des graphismes lissés et un jeu en 16/9. Vraiment une très belle version qui mérite le détour. Même si l'action perd un poil en intensité avec l'exploitation de l'espace en 16/9, l'amélioration graphique apporte à Raystorm une meilleure lisibilité de l'action et permet de mieux apprécier le mecha design du titre.

Screenshots de RayCrisis
Screenshots de RayCrisis

Le dernier volet de la série : RayCrisis

La trilogie Ray se conclue en 1998 avec la sortie en arcade de RayCrisis, qui sera porté sur PS1 en 2000 où il perd hélas son mode 2 joueurs. RayCrisis se veut une préquelle de RayForce, et a la particularité de se dérouler dans un monde virtuel. L'assaut est cette fois « informatique », le but de la mission étant que votre vaisseau virtuel s'introduise au cœur du programme du super ordinateur ennemie. RayCrisis ajoute aux mécaniques de jeu de RayStorm un compteur qu'il faut maintenir le plus bas possible en détruisant les ennemies afin d'obtenir la vrai fin du jeu. Ce système oblige à un jeu agressif, ce qui est plutôt plaisant.

Screenshots de RayCrisis
Screenshots de RayCrisis
L'environnement virtuel nous est régulièrement rappelé par la charte graphique du jeu, même si au final les stages et ennemies sont du classique pour la série des Ray. La 3D a été améliorée par rapport à RaySorm, hélas le jeu est assez court, seulement 5 stages, et on en fait vite le tour. D'autant qu'il est possible de choisir l'ordre de ses niveau en début de partie. La musique, toujours de Zuntata, est quant à elle superbe. En clair un bon shmup mais qui n'arrive pas à la hauteur de ses prédécesseurs.

La maquette : le Rgray-1 1/144 de Kotobukiya

Le kit de Kotobukiya représente donc le Rgray-1 issu de RayStorm (j'adorerai avoir également le X-LAY !) que j'ai déjà testé dans ces colonnes, je n'y reviendrais donc pas si ce n'est que pour confirmer l'excellence de ce kit à tous points de vue. Celui-ci n'a requis que très peu de préparation pour la peinture : l'assemblage est très bien conçu et nécessite très peu de masticage.

J'ai simplement eu à modifier le kit en deux endroits :
- sur les petits réacteurs à l'arrière du fuselage, pour permettre de peindre séparément les parties grises : 2 petits picots d'emboitement à couper, l'assemblage final se faisant à la colle tout simplement,
- sur les ailerons protégeant les réacteurs supérieurs : j'ai percé les trous là où ils étaient simplement figurés par un moulage en creux.
Pour le reste cette maquette est tellement bien conçue et détaillée que je n'ai eu aucune autre modification physique à apporter. Passons donc à la peinture.

Pour la peinture, je souhaitais un vaisseau qui a du vécu, sans être ni neuf, ni abimé (n'oublions pas que dans tout shmup qui se respecte c'est « un impact / une vie » donc les vaisseaux esquintés, bof bof !). Compte tenu de la petite échelle du kit et surtout de la multitude de panneaux gravés, j'ai écarté la solution du shading pour préférer un travail aux jus. Mais commençons pas le début !

Première étape la sous-couche : réalisée avec du Mr Surfacer 1200 en pot, vaporisé à l'aérographe. Le Mr Surfacer 1200 a un double intérêt par rapport au 1000 et 500 : il a le grain le plus fin, donc idéal pour un rendu de peinture lisse, et est le plus clair. De ce fait il assombrit peu les couleurs claires tel que le rouge (même si pour un rendu bien pétant, rien ne vaut une sous-couche blanche).

J'ai ensuite procédé par aplats à l'aérographe avec les couleurs suivantes :
- rouge principal : Tamiya X-7 Red. Le rouge étant peu couvrant, il ne faut pas hésiter à passer plusieurs couches, en faisant attention de ne pas noyer la pièce en vaporisant trop fort d'un seul coup !
- rouge foncé : X-7 avec une pointe de Tamiya X-1 Black
- gris clair : Hobby Color H338 Light Gray FS36495
- gris foncé, pour les parties mécaniques : Tamiya XF-24 Dark Grey
- Klir teinté avec du Tamiya X-3 Royal Blue pour la verrière

Assez peu de masquage à prévoir sur ce kit, simplement au niveau des ailerons et des réacteurs, dont l'extérieur est gris clair et l'intérieur gris foncé, ainsi que la bande gris foncé des réacteurs principaux. A noter que j'ai peint les bandes gris foncé des ailes au pinceau à main levé compte tenu de leur finesse. Mais si vous préférez un masquage, c'est tout à fait possible, bien que plus contraignant. Enfin un petit masque pour la monture de la verrière et le tour est joué.

J'ai ensuite procédé à la peinture des détails au pinceau, avec les couleurs suivantes :
- Citadel Foundation Adeptus Battlegrey pour les détails gris foncés et les bandes des ailes. Ce gris est très proche du Dark Grey Tamiya. La différence de ton entre les deux teintes sera de toute façon gommée par les jus postérieurs. Là dessus il n'y a pas photo, la Citadel est clairement le top pour la peinture au pinceau : application simple, couvrante et laissant peu de traces de pinceau, là où la Tamiya aurait été un cauchemar...
- Hobby Color H338 Light Gray FS36495 pour les détails gris clairs reprenant la couleur du fuselage, et là franchement au pinceau la Hobby Color est moins sympathique que la Citadel...
- Citadel Mithril Silver pour les pistons des bras
- Citadel Scorpion Green pour les feux

S'en est suivi le passage obligatoire au vernis, en l'occurrence du Klir comme à mon habitude, passé en deux couches diffusées avec une buse de 0,4mm et une pression de 1,2 bar (promis j'essaie de vous faire un tuto vernis au klir bientôt !). Le Rgray-1 est à ce stade prêt à recevoir ses jus. A noter que j'ai choisi de ne pas appliquer de décals sur le Rgray-1, le kit étant déjà très détaillé je n'ai pas ressenti le besoin d'y ajouter des marquages.

J'ai ensuite travaillé ce kit avec des jus de peinture Enamel dilués à l'Essence F, de 3 couleurs différentes :
- sur l'ensemble du kit : un jus noir d'Humbrol 33 noir matt, pour marquer les panel lines, les ombrages et les encrassements
- et sur les parties rouges, en plus du jus noir, un jus de Humbrol 130 blanc satiné, qui ceci-dit avait tourné au beige, et un jus de Humbrol 113 rouille matt, afin d'enrichir la couleur.

La technique est très simple : on dilue fortement l'enamel avec de l'Essence F (ou de l'essence à briquet), on badigeonne la pièce traitée avec un gros pinceau, on attend que ça commence à sécher et on essuie avec un papier absorbant ou un coton tige (au besoins très légèrement imbibé d'essence F) dans le sens de l'écoulement de l'air pour créer des trainées et des encrassements dans les creux et autour des reliefs. Rien de plus facile ! Personnellement je préfère le coton-tige car on maîtrise mieux le rendu.

J'ai alterné les 3 jus sur les parties rouges jusqu'à obtenir le rendu désiré. Il faut dire que l'enamel se nettoie très facilement avec l'essence F sans bobo ni pour la peinture acrylique (surtout si vous avez bien vernis auparavant) ni pour le plastique lui-même, contrairement au white spirit ou à l'essence de térébenthine utilisés pour les jus à la peinture à l'huile qui peuvent casser le plastique .

Une fois les jus secs, il ne restait plus qu'à protéger l'ensemble avec une nouvelle couche de Klir. Et voilà le Rgray-1 terminé, et un kit de plus dans ma vitrine shmupesque !




1.Posté par MaKoTo le 01/05/2012 18:27
Elle a l'air sympa cette série de shoot !
Le chasseur me semble assez disgracieux, mais je changerais peut-être d'avis quand j'aurais essayé les jeux ^^

2.Posté par Zenkuro Hobbyforever le 02/05/2012 07:20
Comment ça disgracieux ? oh non moi j'adore, bien que je préfère la première version X-LAY ! :D

3.Posté par blueseed le 03/05/2012 15:21
Génial ton tuto , ultra complet avec les explications de peinture et de vieillissement de a à z. Encore bravo Zenkuro pour ce magnifique montage.

4.Posté par elend le 02/01/2021 16:31
Absolutely gorgeous, really love the photos. I do have some of these myself and hope I can build them soon. Great work, keep it up!

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