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Tutoriel - La peinture acrylique Ammo by MIG Jimenez testée sur le HGUC Geara Zulu


Rédigé par Zenkuro le Jeudi 16 Novembre 2017 à 20:00 | Lu 16546 fois | 9 commentaire(s)



Aujourd'hui je vais vous parler des peintures acryliques Ammo by MIG Jimenez, qui est une marque de peinture espagnole plutôt spécialisée dans le militaria mais qui depuis quelques temps s'est ouverte aux maquettistes amateurs de mechas et SF avec des sets de peintures ciblés SF voire gunpla.

Il s'agit de peintures acryliques à l'eau, à l'application vraiment très différente des peintures acryliques à alcool comme les Tamiya ou les Hobby Color que l'on connait bien. Et personnellement au début j'ai eu beaucoup de mal à m'en servir. Il m'a fallut pas mal d'essais, confirmés par une vidéo d'ailleurs publiée sur la chaîne de MIG pour comprendre le « truc » et appliquer la méthode qui permet d'avoir un beau rendu. C'est pourquoi j'ai souhaité faire ce tuto sur ces peintures qui présentent des caractéristiques très intéressantes une fois qu'on a passé ce cap.

Mes peintures acryliques Ammo by MIG, avec leur diluant officiel MIG-2000
Mes peintures acryliques Ammo by MIG, avec leur diluant officiel MIG-2000

Les caractéristiques de la peinture acrylique Ammo by MIG Jimenez

Tout d'abord, MIG Jimenez présente ses peintures comme de vraies acryliques à l'eau, non toxique, car sans aucun solvant. C'est déjà en soit une caractéristique très intéressante surtout si vous avez des enfants à la maison.

Ensuite, j'apprécie beaucoup les pots avec le système de compte-goutte très pratique pour réaliser des mélanges précis, ainsi que la présence d'une bille en métal qui permet de bien agiter la peinture avant usage.

D'ailleurs, contrairement aux acryliques à alcool type Tamiya ou Hobby Color, le mélange se réalise très facilement directement dans le godet de l'aérographe. Il suffit de mettre quelques gouttes, un peu de diluant si nécessaire, et de mélanger avec un pinceau directement dans le godet pour avoir un mélange parfait. Une opération qui est beaucoup plus délicate avec les Tamiya ou Hobby Color.

C'est vraiment un plus indéniable, on peut ainsi obtenir très rapidement et à la volée une teinte précise sans avoir à craindre de gaspiller de la peinture.

Le système de compte-goutte est vraiment très pratique. Les pots incluent aussi une bille pour bien mélanger la couleur avant usage
Le système de compte-goutte est vraiment très pratique. Les pots incluent aussi une bille pour bien mélanger la couleur avant usage

Une autre caractéristique importante des MIG c'est d'être une peinture très pigmentée.

Avantage : les couleurs sont très belles, très saturées, elles ressortent bien et sont très couvrantes même pour les couleurs claires, ce qui permet de faire de très beaux dégradés.

Inconvénient : je trouve qu'il est difficile de travailler en preshading avec les MIG à cause justement de ce fort pouvoir couvrant et de la technique d’application qu'elle nécessite. En clair, le pouvoir couvrant empêche le preshading de ressortir et donc de faire son effet.

Du coup on va plutôt travailler en modulation, c'est à dire en rajoutant des éclaircissements et des ombrages sur la couleur de base, dans la mesure où les couleurs claires n'auront aucun mal à couvrir des couleurs plus foncées. C'est ce que je vais vous montrer plus loin.
La forte pigmentation de la MIG permet de réaliser de très beaux dégradés
La forte pigmentation de la MIG permet de réaliser de très beaux dégradés

Autre gros avantage des MIG, elles sèchent vraiment très vite au toucher, ce qui permet de travailler rapidement les dégradés, voire même de faire des masquages rapides, ce qui est très appréciable.

Mais du coup, cette capacité à sécher très vite, couplée à la forte pigmentation de la peinture, fait que la peinture MIG a tendance à boucher rapidement l'aérographe lorsqu'on utilise des buses fines (même si ça se nettoie très facilement à l'eau).

Je recommande donc d'éviter de les vaporiser avec les buses en 0,2mm ou moins, car il faudra alors très régulièrement nettoyer l'extrémiter de l'aiguille.

Utiliser une buse de 0,3mm, ou plus, permet d'éviter ce problème de séchage intempestif, la vaporisation se passe alors sans soucis.
Je ne recommande pas d'utiliser des buse de 0.2mm car la MIG, qui sèche rapidement, a alors tendance à boucher la buse
Je ne recommande pas d'utiliser des buse de 0.2mm car la MIG, qui sèche rapidement, a alors tendance à boucher la buse

Une peinture différente des autres acryliques

Avec nos peintures pour maquette classiques vaporisées à l'aérographe, on cherche généralement à obtenir une belle couche couvrante assez rapidement, sachant que la peinture accroche bien et va se tendre en séchant.

Et bien avec les MIG c'est tout le contraire. En fait si vous essayez d'avoir une couche couvrante du premier coup, vous êtes sûr que des cratères vont se former à la surface de la peinture.

MIG Jimenez explique cela par son choix d'une composition non toxique, donc sans solvant. En contrepartie, la peinture est très sensible à la tension de surface, comme de l'eau sur du plastique par exemple. Si la couche devient à peine trop épaisse, elle n'accroche pas et forme ces fameux cratères.
Erreur typique avec les peintures MIG : vouloir obtenir une couche uniforme du premier coup. Se forme alors un effet "cratère" à la surface de la peinture
Erreur typique avec les peintures MIG : vouloir obtenir une couche uniforme du premier coup. Se forme alors un effet "cratère" à la surface de la peinture

La dilution

Les MIG sont utilisables directement en sortie de pot, toutefois elles ont un rendu plutôt granuleux. Ainsi il ne faudra pas chercher une peinture brillante bien lisse, comme sortie d'usine. Le rendu est plutôt satiné, et le grain n'est vraiment visible que si on colle son nez sur le kit.

Théoriquement cela permet de travailler plus facilement le weathering, c'est d'ailleurs un peu la marque de fabrique de MIG qui propose une gamme très complète de produits de vieillissement à base d'enamel (wash, streaking etc.) qui s'appliquent mieux sur des surfaces qui accrochent. Pour autant j'ai trouvé la MIG assez peut résistante au frottement notamment lorsqu'on doit nettoyer un jus ou des panel lines avec de l'essence F. Du coup il sera nécessaire de toute façon de vernir avant le weathering, ce qui permet de moduler le rendu de la peinture, mat, brillant ou satiné, selon les besoins.

Pour ma part, aprés plusieurs essais, j'ai obtenu un résultat qui me convenait avec une buse de 0,3mm pour eviter les problèmes de bouchage de la buse, une pression de 1,5 bar au compresseur, et une dilution de 50% avec le diluant officel MIG-2000.

En effet, pour moi une dilution à 50% (une goutte de diluant pour une goutte de peinture) est le meilleur compromis entre finesse de la peinture et pouvoir couvrant. A 33% de diluant (1 goutte de diluant pour 2 gouttes de peinture) je trouvais ça encore trop granuleux, et dilué à 66% (2 gouttes de diluant pour 1 goutte de peinture) l'accroche était difficile. A vous d'essayer la combinaison qui fonctionnera le mieux avec votre matériel et votre manière de peindre.

Vous pouvez voir ci-dessous les différences de rendu en fonction du taux de dilution.
Le rendu en fonction du taux de dilution
Le rendu en fonction du taux de dilution

Comment bien appliquer la peinture Ammo by MIG Jimenez à l'aérographe

Avant toute chose il faut bien mélanger la peinture dans le pot, donc n'hésitez pas à bien le secouer 1 à 2 mn avant utilisation pour vous assurer que les pigments soient bien mélangés au médium acrylique.

Ensuite, pour bien appliquer les acryliques Ammo by MIG à l'aérographe, il faut utiliser une technique bien spécifique :
1. vaporiser un léger voile,
2. laisser sécher la peinture
3. appliquer une nouvelle couche,
4. et ainsi de suite jusqu'à obtenir un rendu bien uniforme.

L'astuce consiste à accélérer le séchage de la MIG en soufflant de l'air dessus directement avec l'aérographe
, ce qui permet d'enchainer rapidement les couches successives.

Je vous invite à visionner la vidéo de MIG qui explique cette méthode sur sa chaine YouTube.
La bonne technique : plusieurs voiles légers successifs que l'on sèche entre chaque étape en soufflant de l'air à l'aérographe.
La bonne technique : plusieurs voiles légers successifs que l'on sèche entre chaque étape en soufflant de l'air à l'aérographe.

Vous l'avez compris, c'est assez contraignant comme méthode, surtout pour les grandes surfaces, et à la moindre erreur on se retrouve avec ces fameux cratères bien énervants.

Mais au final ça reste un coup de main à prendre. Et passé cette première étape, on peut enfin s'amuser avec la peinture MIG. Il faut dire qu'elle a des caractéristiques bien spécifiques assez intéressantes.

J'ai également fait quelques essais pour peindre des lignes fines à l'aérographe, mais honnètement je n'ai pas réussi à obtenir de rendu très convainquant. En effet pour faire des lignes très fines, il faut en principe utiliser une peinture très diluée vaporisée à basse pression avec une buse fine. Tout ce que la MIG n'aime pas, comme vous l'avez compris.

Ici, j'ai utilisé mon aérographe Evolution en 0,2mm avec de la MIG diluée à 50% voire 75%, à une pression entre 0,8 et 1,2 bar. Si je suis arrivé à faire de fines lignes au début, les problèmes de bouchage de buse dont j'ai déjà parlé rendent l'exercice très compliqué.

L'aéro se bouche, la peinture stoppe, du coup on tire un peu plus sur la gachette et ça crache d'un coup, créant des éclaboussures. Bref, je n'ai peut être pas la bonne technique mais la MIG ne me parait pas adaptée pour ce type de travail.
La MIG n'est pas idéale pour faire des lignes fines
La MIG n'est pas idéale pour faire des lignes fines

Le nettoyage

Les acryliques MIG sont des peintures à l'eau. On commence donc tout naturellement pas nettoyer l'aérographe à l'eau. J'en verse dans le godet et je frotte avec un vieux pinceau pour nettoyer le fond avant de vaporiser le contenu.

En séchant, la MIG peut être plus coriace, du coup j'utilise aussi de l'Airbrush Cleaner de Vallejo, qui est un nettoyant spécial pour les peintures acrylique à l'eau Vallejo et Prince August, et qui marche très bien avec la MIG également. J'en verse un peu dans le godet, comme précédement je frotte le fond avec un pinceau, je fais également un gargarisme en bouchant l'extrémité de l'aéro avec un coton tige et en vaporisant. Cela a pour effet de faire remonter l'air dans le godet et donc de nettoyer l'intérieur du corps.

Enfin je démonte l'aiguille pour finir classiquement le nettoyage. Dans tous les cas à la fin d'une session je nettoie à fond mon aéro comme il faut, au besoin avec un bain dans le bac à ultrason.
Session de nettoyage
Session de nettoyage

Dernier point très appréciable, les MIG s'appliquent sans problème au pinceau. Ça reste un peu moins bon que les peintures spécialisées type Prince Auguste/Vallejo, mais le rendu est plutôt satisfaisant et dans tous les cas largement supèrieur à celui des acryliques à alcool qui sont assez catastrophiques de ce côté là. Vous verrez ça plus loin.

D'ailleurs la forte pigmentation de la MIG permet de refaire de petites retouches au pinceau sur une base peinte à l'aéro de manière très discrète.

La peinture du HGUC Geara Zulu à la peinture MIG

Je vais à présent illustrer tout ce que je vous ai dit sur la MIG en vous présentant la réalisation du HGUC Geara Zulu. C'est un kit que j'ai voulu avec une mise en peinture zénithale, c'est à dire avec une lumière venant du dessus du modèle.

En effet la peinture MIG est souvent utilisée pour peindre à la façon de l'école espagnole, c'est à dire avec des contrastes fortement marqués, ce que la forte pigmentation de la MIG permet de rendre particulièrement bien.

De plus c'était le sujet idéal pour le set de peinture Green Mecha de Ammo of MIG, proposant plusieurs de teintes de vert idéales pour les Mobile Suits type Zaku.

J'étais donc dans l'idée de faire un preshading zenithal : aprés avoir appliqué une sous-couche en bombe noir matte, j'ai passé un coup de bombe blanche sur le dessus du kit, pour marquer les zones de lumière. Bon, la vaporisation n'a pas été très fine, mais vous verrez que ça n'a au final pas posé de problème, tant ce preshading s'est avéré inutile du fait du fort pouvoir couvrant de la MIG.
J'ai commencé par réaliser un preshading zénithal à la bombe sur le Geara Zulu
J'ai commencé par réaliser un preshading zénithal à la bombe sur le Geara Zulu

La couche de base à l'aérographe

Prenons l'exemple de la jambe que j'ai peinte à la peinture MIG-0082 INTERIOR LIGHT GREEN diluée à 50% avec le diluant officiel MIG-2000 directement dans le godet de mon aérographe Wave équipé d'une buse de 0,3mm.

Je teste au préalable la vaporisation sur une feuille de papier pour être sur qu'il n'y a pas de problème.

Dilution directement dans le godet de l'aéro
Dilution directement dans le godet de l'aéro

J'ai vaporisé à 1,5 bar par fines couches successives en séchant bien à chaque fois entre chacune d'elle en soufflant juste de l'air à l'aérographe.

Vous noterez que le preshading a progressivement disparu au fur et à mesure que la peinture s'uniformisaient pour arriver jusqu'à sa teinte finale. La MIG n'est pas suffisemment transparente pour permettre à un preshading de faire son office. MIG vend d'ailleurs un diluant permettant de rendre la MIG semi-transparente, le MIG-2017 Transparator, mais je ne l'ai jamais testé.

Pour autant le preshading zénithal m'a permis d'identifier les zones à éclaircir et celles à ombrer, ce que je ferai en post shading à l'étape suivante.
Application des voiles successifs
Application des voiles successifs

Les dégradés

Pour réussir un beau dégradé, il faut décomposer au maximum les couleurs. Ici j'ai utilisé 4 teintes différentes :
- le MIG-0082 INTERIOR LIGHT GREEN est donc ma couleur de base, avec laquelle j'ai d'abord peint la jambe
- pour les ombrages : du MIG-0077 DULL GREEN que j'ai progressivement foncé avec du MIG-0032 SATIN BLACK
- pour les éclaircissements : du MIG-0201 LIGHT GRAY GREEN

Vous pouvez voir à gauche de la photo ci-dessous les différentes teintes utilisées pour le dégradé. Le fait d'utiliser plusieurs teintes de vert plutôt que de simplement éclaircir au blanc ou foncer au noir la couleur de base, permet de concerver la saturation des couleurs. Ce qui donne un meilleur rendu.

J'ai donc commencé mon dégradé en apposant mes ombrages en Dull Green. J'ai ensuite rajouté une goutte de noir au Dull Green pour le foncer et repasser un coup léger sur les ombrages pour les accentuer un peu. Puis ensuite j'ai peint l'extrémité du dégradé des ombrages avec un mélange 50-50 de Dull Green et de noir.

Je suis ensuite passé aux éclaircissements avec du Light Gray Green.

La MIG séchant très vite au toucher, on peut au besoin faire un masque rapide avec un bout de masking tape pour protéger les zones de transition nettes, comme sur la photo. La MIG a très bien résisté au masquage.

Vous pouvez voir à droite le résultat, avec un dégradé très souple et progressif entre les zones très claires jusqu'aux zones les plus foncées. Les dégradés sont vraiment agréables à réalisés avec la MIG et faciles à retoucher si besoin.

La réalisation du dégradé
La réalisation du dégradé

Exemple sur différentes pièces
Exemple sur différentes pièces

Autres exemples avec les pièces grises réalisées avec un dégradé à base de MIG.0204 MEDIUM GUNSHIP GRAY progressivement éclairci au MIG-0047 SATIN WHITE et foncé au MIG-0032 SATIN BLACK.

Les couleurs métalliques : aérographe, pinceau et brossage à sec

J'ai quelques peintures métalliques MIG que j'avais acheté essentiellement pour les utiliser au pinceau, car elles sont plus faciles d'application que les nouvelles Citadel que je trouve vraiment mauvaises. J'ai profité que le Geara Zulu venait avec pas mal d'armes pour tester les peintures metalliques MIG à l'aérographe.

Pour celà j'ai très logiquement opté pour le MIG-0045 GUN METAL. Verdict : le rendu à l'aérographe des acryliques métalliques MIG n'est vraiment pas satisfaisant. Les peintures sont d'origine très pailletées, et couplé au rendu granuleux de la MIG, le résultat est vraiment mauvais, comme vous pouvez le voir sur le lance roquette.

Une application au pinceau, bien qu'ayant toujours un rendu un peu pailleté, est globalement plus convainquant comme vous pouvez le voir sur le test effectué sur la main d'un vieux First Grade.

J'ai également testé le MIG-0198 GOLD sur les tuyaux du Geara Zulu. Le rendu à l'aéro est également assez pailleté. Je l'ai aussi appliqué au pinceau, sur les tuyaux des jambes, pour éviter d'avoir à faire un masquage. J'ai d'abord appliqué du Satin Black espérant que cela aide à accentuer le rendu métallisé du Gold, mais au final celui-ci a eu beaucoup de mal à accrocher sur cette surface plutôt brillante, d'où le rendu moyen que vous pouvez voir sur la photo.

A noter que les réacteurs que vous pouvez voir sur les photos du Geara Zulu terminé en bas de page ont été peints au MIG-0195 SILVER à l'aérographe. Le rendu est là encore assez pailleté.
Test de Gun Metal MIG à l'aérographe et au pinceau
Test de Gun Metal MIG à l'aérographe et au pinceau

J'ai au final opté pour la technique du brossage à sec.

La technique est simple : on commence par appliquer une base noire matte, sur laquelle on va appliquer la peinture métallisée par brossage à l'aide d'un pinceau-brosse. Pour celà il suffit de bien essuyer le pinceau pour retirer un maximum de peinture, puis de frotter la pièce. Contrairement à un weathering où l'on cherche à marquer seulement les arrêtes et reliefs, ici le brossage est plus large pour peindre la globalité de la pièce.

Cette fois-ci je trouve le rendu très sympa, avec le petit côté métal éraillé du brossage à sec.
Utilisation de la technique du brossage à sec pour les armes
Utilisation de la technique du brossage à sec pour les armes

Les détails au pinceau

J'ai ensuite réalisé les détails au pinceau, et notamment les nombreuses insignes blanches sur fond noir du Geara Zulu, peintes à main levée avec un pinceau 2/0 à pointe fine.

J'utilise une palette humide pour garder la peinture fraiche le plus longtemps possible. Il s'agit ici tout simplement d'une éponge humide enrobée de papier sulfurisé, placé dans un contenant en plastique. On utilise le papier sulfurisé comme palette pour mélanger la peinture, l'humidité de l'éponge en dessous ralentissant son séchage. Pratique !

J'ai un peu dilué la peinture Ammo of MIG en mouillant préalablement le pinceau avec de l'eau. N'hésitez pas à vérifier la consistance de la peinture sur un papier, ou mieux votre ongle, pour être sûr qu'elle ne soit pas trop épaisse ou liquide.

La MIG s'applique plutôt bien au pinceau, préférentiellement sur une surface matte pour améliorer l'accroche. Directement en sortie de pot, le pouvoir couvrant est plus fort, mais la peinture est un poil trop épaisse et peut laisser des marques de pinceau. C'est pourquoi je préfère diluer un peu et l'appliquer en deux couches fines pour limiter les traces de pinceau. Aprés deux couches, le blanc ressort bien uniforme.
Peinture des détails au pinceau
Peinture des détails au pinceau

Vous pouvez voir ci-dessous le Geara Zulu monté avant réalisation des panel lines.

Les panel lines

Habituellement je passe toujours un coup de vernis brillant avant de réaliser les panels lines, mais en l'occurence je ne l'ai pas fait pour voir comment réagissent les acryliques Ammo by MIG et notamment si elles résistent à l'essence F.

Pour le jus à appliquer, j'ai opté pour la facilité avec le Panel Line Accent Color Black de Tamiya, un jus enamel spécialement prévu pour faire les panel lines. Attention, il faut savoir qu'il est à base de white spirit, et le plastique de Bandai n'aime vraiment pas ça. Il faut donc l'appliquer de manière très parcimonieuse car si vous en mettez trop, le plastique peut casser.

Du coup je n'utilise pas le pinceau incorporé dans son bouchon, mais un de mes pinceaux fins pour bien maîtriser le flux.

Je dépose la peinture le long des panel lines. En principe, par capilarité, le jus les remplis automatiquement en "filant" dans les creux. Il faut savoir que plus la peinture est brillante, donc lisse, plus l'effet de capilarité fonctionne bien et le jus se nettoiera facilement. Au contraire, une peinture matte va absorber le jus comme un buvard donnant un effet baveux qui sera plus difficile à nettoyer.

La MIG est une peinture plutôt satinée. Du coup, l'effet de capilarité ne joue pas au max, mais le jus concerve un rendu relativement propre et au final le panel lining se fait sans problème.

Pour le nettoyage du Panel Line Accent Color, j'utilise de l'Essence F, que j'ai ici récupéré dans un vieux pot. Aprés avoir laissé sécher le jus quelques minutes, je trempe un coton tige dans l'essence F et j'aspire le surplus d'essence avec un papier absorbant. Ensuite je nettoie les panel lines en les frottant avec le coton-tige. Le principe : seul reste le jus dans le creux, tout ce qui a débordé est nettoyé.

Verdict avec la MIG ? elle s'est avérée assez sensible au frottement du coton tige imbibé d'essence ! En clair, il faut y aller très délicatement sous peine de voir la MIG disparaître avec le jus. C'est donc une peinture assez fragile et il sera indispensable de bien vernir avant tout travail de weathering. Je recommande également de vernir avant le panel lining, par sécurité. Plusieurs couches de vernis me semblent nécessaires pour assurer la solidité de la peinture.

J'ai enfin passé un coup de vernis mat en bombe sur le Geara Zulu pour le rendu final, et le voilà terminé !

Conclusion

Pour conclure, les acryliques Ammo of MIG Jimenez ont des avantages et des inconveniants.
Les couleurs sont très belles, saturées, permettant la réalisation de très beaux dégradés, elles sont qui plus est non toxiques et sèchent très vite.
Mais il faut choppé le coup pour bien les appliquer, elles ont un petit rendu granuleux qui ne plaira pas à tout le monde et elles s'avèrent assez fragiles.
Elles sont par contre plutôt efficaces au pinceau.

Bref, je ne saurais trop vous conseiller de tester une ou deux couleurs pour voir si elles vous conviennent !


Je vous laisse avec quelques photos du GEARA ZULU fini prises sur l'atelier. Vous pouvez retrouver de nouvelles photos dans l'article Finished Works qui lui est consacré.






1.Posté par Aruno le 20/11/2017 23:13
Merci pour ce tuto, très clair . Ton zulu est juste magnifique, bravo !!!
Le fonctionnement est comme les vallejo air ou totalement différent? As tu déjà travaillé avec les vallejo air?

2.Posté par Zenkuro Hobbyforever le 22/11/2017 19:52
Merci à toi, j'ai quelques Vallejo Air, mais je n'ai pas encore testé.

3.Posté par Aérographie en ligne le 04/02/2018 02:45
Bonjour,
Je suis tombé sur votre blog par hasard en cherchant un petit peu les résultats associés à Mig Jimenez.
Superbe réalisation et une qualité d'écriture très plaisante.
Je partage le lien avec l'équipe car il regorge d'informations importantes pour nos clients et nous ne manquerons pas de suivre vos réalisations !

À bientôt peut être

4.Posté par Zenkuro le 06/02/2018 18:01
Merci pour ce message fort sympathique :)

5.Posté par Greglegob le 09/11/2018 11:26
Merci pour ce très bon article sur la peinture MIG. J'ai en effet testé le bleu cyan (peinture fantastique sur un yeti des glaces) et sans aller jusqu'à ton analyse la couverture de mon traditionnel pré ombrage zénithale m'a vraiment surpris. Je compte tester plus en avant cette gamme surtout sur les teintes rencontrant des problèmes d'opacité dans les autres gammes.

6.Posté par Flashfan981 le 20/03/2022 11:03
Salut et merci encore,

As-tu remarquer des différences de dilutions entre les différentes couleurs ?

J'ai fait mes apprêts avec les one shot de MIG ammo, le noir et le gris n'ont pas posé de problème avec une buse de 0.4mm en revanche le blanc m'a demandé beaucoup pour trouver une dilution correcte pour ne pas boucher ma buse.

J'ai aussi testé le pre-shading (noir/blanc) avec une buse de 0.2mm cette fois-ci et même soucis. Le noir MIG est passé sans soucis avec une bonne dilution mais l’éclaircissement au blanc a été infernal. Pour au final être bien caché par la dernière couche XD. Au premier abord, la peinture semble facile à utiliser mais j'ai l'impression qu'il va me falloir être patient pour m'y habituer ;)

7.Posté par Zenkuro le 21/03/2022 21:28
Le one shot blanc est effectivement plus difficile à appliquer que les autres à ce que j'ai pu lire (je n'ai pas testé les gris et noir). Et c'est possible en effet d'avoir des différences de dilution en fonction des couleurs avec les acry eau, je sais que c'est le cas chez Vallejo. J'ai pas trop fait gaffe avec les Mig, ça fait un moment que je ne les ai pas utilisées à l'aéro, je préfère vraiment les acry alcool Tamiya / Hobby Color ou les peintures solvantées.

8.Posté par Flashfan981 le 22/03/2022 20:20
Merci pour ta réponse.

J'utilise habituellement les peintures Vallejo. J'ai voulu tester les Mig. Quand on a l'habitude d'un fabricant, je constate que c'est un peu compliqué de changer :)
J'ai quelques Tamiya à base de solvant que j'utilise ponctuellement au pinceau. Malheureusement ma petite famille semble être attirée par l'aérographe dès que le compresseur se met à fonctionner, par sécurité, j'évite les peintures à solvant à l'aérographe même si je suis très tenté.

9.Posté par TOUTI le 18/06/2023 19:40
Et bien, ça fait pas mal de problèmes, car en plus, je trouve que les pigments ne sont pas homogènes pour le travail en palette mouillée...j'aurai su plus tôt, j'aurais pas acheté..
les couleurs se séparent et le liant remonte après un certain temps...30 minutes peut être, et toujours obligé de mélanger.
j'ai acheté 15 flacons pour rien.
..retour aux concurrents.

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