Historique de la maquette SF et fantastique en France‏


Rédigé par Yvan West Laurence le Dimanche 10 Février 2008 à 21:26 | Lu 618364 fois | 29 commentaire(s)


Voici un petit sujet que je n’ai jamais pu publier où que ce soit, soit par manque d’intérêt, soit parce que cela a pu être jugé « indélicat » par rapport au marché vieillissant voire mort de la maquette statique. Aussi je vous soumets à vous, ici, sur ce webzine, ce loooong texte qui est mon constat sur l’historique de la maquette telle que je l’ai vécu rapport à la SF et plus spécifiquement aux robots en France. J’ai écrit cela il y a quelques années déjà et j’ai essayé de le remettre à jour mais quelques éléments m’auront sans doute échappé. Soyez gentil et tolérant, ne me le reprochez pas, mais sentez vous libre de m’indiquer ce qui vous semble faux ou sujet à conjecture.

Ce sujet est là pour vous renseigner mais aussi pour lancer un beau débat sur le forum. Profitez donc ici d’une observation complète, objective bien que personnelle sur plus de VINGT ans, puisque j’ai commencé à acheter des maquettes Robotech en 1985, et à observer ce déclin annoncé du monde de la maquette depuis une dizaine d’année.

Hop, c’est parti…


Ma quête de maquettes

USS Enterprise with fiber optic lights - AMT/ERTL
De très mauvaises idées reçues (pléonasme) circulent à propos des maquettes. Même si la majorité des gens s'accordent à dire que c'est beaucoup de travail et que c'est fort beau pour du "fait main", "qu'il en faut de la patience pour faire ça" et qu'au final c'est "presque une oeuvre d'art" dont le montage ne peut que rester entre les mains de quelques élus très doués, il n'en reste pas moins que, contrairement à ce que l'on pense, le montage de maquette est à la portée de tous.

Il est un constat terrifiant que nous confirmons chaque année qui passe : malheureusement le marché de la maquette souffre en France d'un appauvrissement visible des points de vente bien que les marques les plus connues (Revell, Heller, Italeri) fassent de tout aussi visibles efforts pour améliorer leur packaging, avec des offres de produits complets (maquette + peinture + pinceau, parfois pince coupante, lime à ongle et même aérographe) pour appâter le client. Tout cela est lié au marché du jouet lequel a, depuis quinze ans, évolué vers une logique commercial grand public, mais surtout grande surface, qui a tué, littéralement, les petits commerces, lesquels n'avaient que très rarement des prix acceptables mais avaient au moins un large choix de produits.

Pour donner un exemple, Mattel, qui avait le label Monogram pour les maquettes (un bon nombre de moules sont allés chez Revell semble-t-il), dessert actuellement pour leurs jouets un réseau limité d'enseignes et de grandes surfaces, ces dernières représentant 60 % de leur chiffre d'affaire.

Anakin's Pod Racer - AMT/ERTL
Ce genre de chiffre donne une idée de ce qu'est le marché du jouet actuellement : quelques enseignes (Carrefour, Auchan, Toys R us, Grande récré, Joué club), des grandes surface qui dominent ce marché et un tout petit pourcentage accordé aux magasins de jouets "traditionnels" dont le volume de vente est ridicule. Cela nous éclaire donc sur le pourcentage encore plus ridicule de maquettes qui peuvent circuler ou de la très moyenne importance que peut avoir ce domaine face aux jeux vidéo ou aux objets de marketing TV (Télétubbies, Pokémon, Digimon, Action Man, Max Steel etc.) chez les professionnels.

Cependant il est intéressant de noter le soudain regain d'intérêt pour des maquettes de SF (produits Star Wars) en 1999, qui s'est d'ailleurs soldé par un échec cuisant (notez qu'aucune maquette n'a été proposée aux USA pour l'épisode 2 en 2002, pour finalement proposer quelques nouveautés pour l'épisode 3 en 2005) et des efforts réels des distributeurs et des fabricants d'optimiser le potentiel de vente de leurs maquettes.

Tout d'abord les changements opérés ces dernières années

Des efforts louables

Voyager 3 piece set - Monogram
Ils sont de deux ordres. On a pu constater que le packaging est plus voyant, pétant... jeune quoi. Les illustrations, même si elles ne représentent toujours pas réellement le produit fini (parfois des photos de la maquette sont présentes, mais la plupart du temps il n'y a rien), donnent vraiment envie d'acheter. Ce n'est pas encore la perfection des illustrations Hasegawa et Fujimi ou actuellement Academy (marque Coréenne) ou encore Hobby Boss (marque chinoise), mais cela s'en approche.

Ensuite ces maquettes, anciennes ou nouvelles, sont proposées soit seules soit avec colle et peinture. Le maquettiste débutant a donc tout sous la main, ou encore le parent désirant acheter ce genre de produit n'a plus à se casser la tête (sérieusement, certains adultes trouvent très difficile d'acheter des pots de peinture adéquats, la simple notion de mate ou brillant les faisant tomber dans les pommes). Il manque par contre assez souvent des outils ou produits indispensables, trouvables dans les boites les plus grosses, mais pas les plus petites : pince coupante, lime, diluant pour la peinture et pour nettoyer le pinceau. Ainsi l'amateur qui ne lit pas la notice se verra-t-il souvent avec un pinceau aux poils englués dans la peinture, ou mélangeant différentes teintes de peinture, etc. De toute les façons le pinceau est souvent trop petit (allez peindre une surface telle qu'une coque de bateau ou un avion avec un pinceau taille 0 vous !).

Robotech Defender Armored Combat team - Heller
Les nouveaux produits sont sur bien des points supérieurs aux vieux produits de certaines marques leader du marché en France. Le Berkhut (on notera l'importance des "produits" russes ces dernières années, sans doute due à la fin de la guerre froide : proposer des maquettes d'avions, d'hélicoptères ou de tanks russes n'est plus mal vu et il est aussi plus "facile" d'approcher ce genre d'appareil) ou le VF-22 Raptor tout deux au 1/144 chez Revell ont des détails assez fins, des pièces qui se joignent correctement, des pilotes pour le cockpit et des décalcomanies correctes. Comparés au F-14 ou au F-15 à la même échelle, réalisés presque dix ou quinze ans plus tôt (mauvais détails, pas de cockpit, pas de pilotes, très peu de décalcomanies), ils sont d'une qualité bien supérieure.

De même les maquettes Revell ou Heller ont toujours eut la sale manie de réaliser des maquettes avec des détails en plein et non pas en creux, comme cela serait logique au XXIe siècle. C'est souvent à cela qu'on reconnaît la qualité et l'époque de réalisation d'une maquette d'ailleurs : la qualité de la gravure, du plastique, la finesse des détails... Si vous voulez en être sûr cependant, vous avez toujours la possibilité de regarder sur le côté de la boîte où apparaît un copyright avec la date de réalisation. Si ce n'est pas sur la boîte, ce sera forcément sur la notice.

AT-AT - MPC
Avant, il était nécessaire de tout poncer et de tout regraver manuellement (en fait on pouvait s'aider des gravures en plein, quitte à dépasser d'1 mm pour passer la pointe à graver. Poncez ensuite si possible en "rond" avant de passer soit une première couche d'après, soit du compound pour lisser le tout. L'opération est plus complexe quand il s’agit de garder des détails en plein comme des boulons). Désormais, les maquettes récentes, quelle que soit l’échelle, ont des détails de folie et surtout, corrects… Même si cela peut être sujet à discussion entre deux modèles, comme le Sukhoi de Dragon/Revell et celui d’Italeri au 1/144… Les différences sont telles qu’on a du mal à croire qu’il s’agisse du même appareil…

Nous voyons donc que pour les sujets classiques le marché agonisant donne lieu à des situations déjà spéciales, mais qu’en est il des maquettes qui nous intéressent le plus, dans les thèmes SF ou Fantastique ?

Sujets fantastiques !

Batmobile - AMT/ERTL
Aucune marque française ne s'est intéressée aux maquettes de SF ou de fantastique (ou tout simplement un produit dérivé de série TV ou de jeu vidéo) mis à part Heller. Cette marque, pourtant peu habituée à créer de réelles nouveautés, nous a proposé voila quelques années, trois figurines au 1/5, dont deux des Simpson (Bart et Homer) et une de Zelda (Link). Elles n'ont rien d'extraordinaire, mais elles sont extrêmement simple à réaliser et étaient trouvables soit seules soit accompagnées du matériel pour les monter (colle) et les peindre (peinture, pinceaux). Cette édition a été accompagnée par des modèles de Wallace et Gromit, de bien meilleure qualité, et tout cela dans la période qui a suivi la fusion entre Heller et Airfix, laquelle action n’a pas empêché la nouvelle entité de continuer à s’enliser (ce que regrettent les français et nous reprochent les anglais).

Dragonar-3 - Bandai
Il y a bien évidemment le cas particulier des marques comme Games Workshop qui proposent de bien belles figurines plastiques ou métal du Seigneur des anneaux, mais qui correspondent moins à des modèles réduits qu'à des figurines de jeux de rôle aux proportions bien particulières. Cependant vous avez là quelques belles pièces tirées du film, et dont le montage et la peinture nécessitent bel et bien des connaissances, du matériel équivalent à celui de tout maquettiste qui se respecte.

Toute les autres maquettes ont été importées par des sociétés qui regroupent souvent plusieurs marques (par exemple T2M importe à la fois Dragon et Tamiya tandis que Cocktail distribution s’occupe d’Eduard et Gunze Sangyo alias Mr Hobby mais on touche là à des maquettes aux sujets « classiques », même si Gunze a fait par exemple du Cagliostro, la France n’y a jamais eut droit par Cocktail Distribution).

Il importe pour mieux comprendre ce qui nous arrive autour des modèles réduits, de revenir un peu en arrière et d’établir quelques généralités autour du marché des USA, du Japon mais surtout la particularité du marché en France.

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Bref historique

Eagle 1 - AMT/ERTL
Bien qu'aux Etats-Unis et au Japon ce genre de produits soit monnaie courante, les maquettes tirées de films, série TV ou d'univers fantastiques et de science-fiction ne trouvent que très rarement leur place dans les rayonnages des magasins en France. Bien entendu il s'agit ici des rayons jouet, et non pas des boutiques spécialisées qui ne sont pas légions, et ne représentent, du moins aux yeux des spécialistes du commerce, qu'une niche inintéressante ou difficilement exploitable avec les méthodes actuelles.

Il y a bien eu quelques exceptions au cours du temps, comme Airfix et ses maquettes distribuées autour de licences connues dans les années 70 et 80 en France, Cosmos 99, Star Wars, des voitures de Duke of hazard (Sherif fais moi peur), Knight rider (K 2000), A team (Agence tout risque)... Ou encore les essais de vente massive de la gamme Robotech chez Revell en 1984... Mais l'insuccès de ventes a logiquement conduit vers l'abandon d'un développement plus poussé de ce genre de produits. Il faudra attendre l'avènement des jeux de rôle, et l’ouverture de points de vente spécialisés autour des figurinistes (la gamme Warhamer 40.000 a beaucoup aidé) pour obtenir une alternative.

Anakin's Jedi Starfighter - Revell
Un contre-exemple intéressant déjà cité, qui n'a fait que confirmer la règle générale : les maquettes Star Wars qui ont envahi tous les points de vente en 1999, faisant même de l'ombrage aux jouets toujours aussi peu disponibles (merci Hasbro). Le résultat ne s'est pas fait attendre : trop chers (y compris pour les modèles minuscules, comprenant quelques pièces grandes comme l’ongle du pouce), pas si faciles à monter ni à peindre, et vendues à des enfants sans expérience, ces objets continuent d'encombrer de nombreux rayons et sont les invités privilégiés des soldes. Pire : aucune maquette, du coup, n'a été produite aux USA (uniquement au Japon, par Fine Molds, le jedi starfighter et le Slave One) pour l'épisode II en 2002.

Revell a repris en 2005, du coup, ce marché abandonné pour l'épisode III avec des modèles totalement inédits, tandis qu'AMT va ressortir ses vieux moules des années 70 et 80 pour quelques références classiques (Faucon millénaire, Tie de Vador, Slave One...). Peut-être sera-ce l'ultime sursaut de ce type de maquettes qui a pourtant lancé quantité de maquettistes voila bientôt 30 ans ? En attendant AMT ERTL sort quelques nouveautés proches de celle de Revell aux USA depuis fin 2005 (pour la sortie DVD de la revanche des sith), tandis que Revell sort cette fois-ci des maquettes de modèles "classiques" comme le Faucon, le Tie de Vador, le X wing ou encore la navette impériale pour septembre 2006, avant de se tourner vers d’autres références comme le Y-wing, le Snow Speeder, le AT AT ou le Slave One en octobre 2007. Une situation miroir des plus étranges qui joue surtout sur des licences ouvertes sur des territoires restreints là ou auparavant les sociétés américaines n'hésitaient pas à jouer la carte du mondialisme (boitage en plusieurs langue).

RGZ-91 Re-GZ - Bandai
En règle générale, ce sont des produits qui ne sont jamais pris au sérieux, même si des jouets peuvent se vendre très facilement, l'univers de la maquette trempant dans des a priori excluant les plus jeunes (alors que les produits sont souvent simplifiés pour correspondre à une jeune clientèle), la plupart des boutiques voient mal comment proposer des maquettes de vaisseaux, de robots ou de monstres à leurs clients vieillissants habituels.

Cette tendance semble toujours se confirmer chez les points de vente de maquette mais de nouveaux points de vente spécialisés pour un nouveau genre de clientèle a vu le jour fin des années 90, une clientèle ado/adulte désireuse d'acquérir des objets de collection sur les films ou séries qui leur plaisent. On en trouve d'ailleurs plus que des points de vente maquettes spécialisés dans une même ville. La plupart du temps il s'agit, là encore, de produits américains ou japonais importés, souvent de manière non-officielle, pour ne pas dire illégale. On voit apparaître des produits français (Asian et High Dream se sont partagé des produits Goldorak, High Dream a créé de nouveaux produits Ulysse 31, et Asian a réalisé des produits exclusifs Mystérieuses Cités d'or...), mais c'est très peu développé et à un rythme logiquement très lent (certains développements et mise en vente prennent des années)... Des efforts qui sont louables mais insuffisants face à la demande du public, même s’il semblerait que les quelques produits en question aient eu un mal de chien à se vendre au final.

Historique des imports maquette SF Japanimation en France

Shogun Warrior Gainking - Bandai
Peu de sociétés se sont penchées sur l'import de masse de ces produits en vingt ans. En tout et pour tout on en distingue trois époques en France, respectivement fin des années 70, 80 et début 2000.

En 1978 c'est Mattel avec le label Shogun Warriors qui sort discrètement, dans la collection Monogram, quelques robots comme Goldorak (sous le nom de Grandizer), Mazinger Z (sous le nom de Mazinga), Getter robo II (sous le nom de Raider), Raydeen et Gaiking qui sont en fait les maquettes des fameux robots édités par Bandai début des années 70 au Japon. Bizarrement, mais sans doute pour éviter un surcoût, toute la partie mécanique (les engins "marchent" et bougent les bras) a été supprimé. L'emplacement des moteurs électriques, des engrenages mais surtout des piles (les grosses 1,5 V étaient placées dans les pieds ou dans le dos) explique le caractère déformé et peu ressemblant des maquettes en question. A vrai dire, mis à part Brave Raydeen et Gaiking, les autres modèles, surtout avec les couleurs américaines (Goldorak était noir et bordeaux) n'avaient rien de fabuleux.

Robotech Commando - Revell
Vers 1984, la société Soclaine a importé de nombreuses maquettes de robot, faisant face aux ventes de maquettes Revell Robotech, lesquelles étaient associées à une gamme assez complète de robots Diaclone de Takara, version maquette des jouets mais aussi et surtout les kits de Macross, Orguss et de Dougram. Cette tendance coïncide avec l'attrait du marché du jouet pour le "deux en un", et le robot reste l'objet parfait pour un prétexte de transformation. Cet engouement poussa les américains à s'intéresser de prêt à des produits japonais de la société Takara, les Diaclones, qui furent rebaptisés Transformers. Et c'est la jeune société Harmony Gold qui rachètera le terme "Robotech" à Revell pour sortir la série animée qui a fait depuis 1986 le tour du monde.

On notera que Revell avait non seulement repris des maquettes Arii et Imai sous le label Robotech mais également Takara pour le label Diaclone, qui apparaissait alors en France chez Ceji Arbois. Une gamme jouet fut distribuée également, consistant en de petits robots que l'on pouvait assembler pour former des robots ou des engins plus grands. L'une des options proposée ressemblait vaguement au SDF-1.

MG Zeta Gundam - Bandai
Ainsi donc les maquettes de Revell étant de toute manière également des maquettes japonaises (de marque Arii ou Imai mais sous boites américaines), il arrivait souvent qu'on se trouve en face de deux modèles identiques sous des boitages différents. Les prix étant souvent élevés, ces modèles ont invariablement traînés (et traînent parfois encore) dans les boutiques de jouets et de maquettes avant d'être soldés en masse entre 1985 et 1989 (les grands magasins comme Printemps Haussmann s'en débarrassent alors à 10 F, puis on en trouve à des prix équivalents dans des solderies aujourd'hui disparues comme Elysold). Soit le stock était important, soit les ventes étaient ridicules. Le fait est que cet échec est en grande partie responsable de la mauvaise image de ces produits dans les points spécialisés qui ne tiennent pas à renouveler, et on les comprend, cette expérience négative.

Dernièrement, vers 2001 c'est Bandai qui s'est mis à distribuer largement des maquettes de robots japonais : les Gundam. Bien que le produit soit connu des fans, ce n'est qu'une partie de la collection qui nous parvient, et encore une partie seulement des produits autour d'un titre (sur les dizaines qui existent), Wing Gundam. Ces maquettes, ainsi que la série, datent de 1995, nous avons alors six ans de retard. Il semble que seule la diffusion (partielle) de la série sur M6 a permis à Bandai de continuer ses efforts de distribution de ces maquettes qui sont depuis tombés dans l'oubli. Ce qui est d'autant plus étrange que les américains, et quelques autres, ont droit aux jouets (collection MSIA, c'est à dire Mobile Suit In Action, échelle 1/220). Il est évident que les jouets, déjà montés et peints, se vendraient en plus grande quantité, mais ne nous plaignons pas, il s'agit bel et bien là de la seule tentative depuis quinze ans d'importer et distribuer des maquettes de robots japonais.

Gundam SEED First Grade - Bandai
Après un relatif échec de Bandai France à susciter le moindre intérêt à long terme avec Gundam Wing (même si entre deux quelques modèles de la série classique au 1/144 comme le Gundam RX-78-2 et le Zaku II feront leur apparition), c'est grâce à Gundam Seed que de nouvelles maquettes, récentes (2003) qui plus est, font leur apparition en 2005. Mais là encore, et malgré la vente en parallèle de figurines articulées déjà peintes et prêtes à l’emploi, l’échec est cuisant, puisque la série ne passera que tardivement sur une chaîne câblée, MCM et non sur une chaîne hertzienne. Mais les enfants étaient ils visés ? Gundam aurait il pu les détourner de l’engouement actuel du jeu vidéo, des cartes à jouer et à collectionner ou des histoires de Ninja de Naruto ?

À travers ces maquettes très connues au Japon mais dont il s'agit en France de la première incursion officielle, largement distribuée, la maquette SF et Fantastique aurait pu enfin vivre de beaux jours et faire de nouveaux adeptes. Mais c’est donc un nouveau constat d’échec car la série ne sera finalement que peu diffusée en France et les DVD très peu suivis (2500 par volumes selon mes sources).

Et maintenant ?

Au final, c’est vers les Warhammer 40.000 et autres figurines de l’univers de jeux de plateau que l’on se tourne pour trouver une nouvelle génération adepte des mondes miniatures à créer soit même. Les magasins sont désormais légion, Score Games, Starplayer, Descartes… On y trouve tout le matériel de base, du pinceau à la peinture acrylique en passant par les colles, le flocage et les lames coupantes. Sans eux il serait actuellement difficile de trouver du « sang neuf », mais encore plus d’avoir du matos correct pour faire ses maquettes.

Les boutiques de maquette ferment les unes après les autres, les enseignes les plus connues à travers la France disparaissent (MJN maquettes à Clermont-Ferrand n’a pas de repreneur et leurs propriétaires partent vers une retraite mille fois méritée, Le Paquebot Normandie à Paris dans le 13e a suivi le même chemin…) et les maquettistes chevronnés comme débutant s’en remettent aux magasins de bricolage ou de jeu de rôle pour trouver le matériel dont ils ont besoin, sans oublier l’apport de plus en plus important du net bien entendu.

Un constat amer, teinté de mélancolie pour ce temps, pourtant pas si éloigné, ou je pouvais trouver mes pots de peintures et mes maquettes Robotech à presque tous les coins de rue de Paris.


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