Preshading et postshading, les ombrages à l’aérographe


Rédigé par Zenkuro le Samedi 30 Aout 2008 à 11:05 | Lu 24183 fois | 2 commentaire(s)



Peindre ses maquettes à l’aérographe permet par définition d’obtenir une belle peinture lisse et sans marque de pinceau. Mais ce n’est pas le seul avantage, l’aérographe permet aussi et surtout de réaliser différents effets pour améliorer le rendu de votre kit. Réaliser des ombrages grâce à des dégradés est l’une des techniques de base pour donner volume et réalisme à vos réalisations en cassant l’aspect "jouet" d’une peinture trop plate et uniforme.

On distingue essentiellement deux techniques d’ombrage à l’aérographe : le preshading, qui consiste à réaliser l’ombrage avant application de la couleur finale, et le postshading qui s’effectue une fois la peinture de base terminée. Voici donc une présentation de ces deux techniques, avec leurs avantages et inconvénients.

I. LE PRESHADING

Le preshading est une technique qui a été popularisée dans le monde du : par le maquettiste japonais Max Watanabe. Elle est facile à réaliser, ne demandant pas une grande maîtrise de l’aérographe. De plus les erreurs sont très facilement rattrapables, ce qui la rend tout à fait accessible aux débutants à l’aéro.

Le principe :
Sur une base foncée, on peint l’intérieur de la pièce en blanc en laissant les bords extérieurs et panel lines: foncées, puis on applique un voile de peinture de la couleur désirée sur l’ensemble. La couleur ressortira parfaitement sur les zones blanches, mais sera assombrie sur les zones foncées avec un effet de dégradé.

Petit point sur le matériel avant de commencer :
- la taille de la buse de l’aérographe a assez peu d’importance pour réaliser un preshading, dans la mesure où il ne s’agit pas vraiment d’un travail de précision. Un aéro équipé en 0.2, 0.3 ou 0.4mm fait donc l’affaire. Simplement le jet d’une buse de 0.4mm rendra le travail plus délicat sur un kit de petite taille (12cm), et une de 0.2mm rendra le travail plus long sur un kit de grande taille. Petit rappel : plus la taille de la buse est grande, plus le jet est large.
- la dilation est une dilution classique avec la consistance du lait (entre 30 et 50% de diluant)
- en conséquence la pression d’air est d’environ 1bar.

La réalisation du preshading

1. Une fois votre maquette apprêtée comme il se doit, on commence par appliquer une base foncée sur l’ensemble de la pièce. Vous pouvez utiliser du noir pour cette étape, notamment si la couleur finale de votre kit est foncée. Mais si la couleur finale doit être claire, le choix d’un ton plus foncé que votre teinte finale permet d’obtenir un dégradé plus subtil : par exemple pour une maquette rouge, vous pouvez utiliser du marron foncé comme base.
Dans l’exemple ci-contre, je vais réaliser un preshading pour un kit qui sera au final gris clair. J’ai donc commencé par une base gris foncée.

2. Seconde étape : les éclaircissements en blanc. On commence par vaporiser au centre de la pièce et on remplit progressivement l’intérieur de la zone à éclaircir en allant vers l’extérieur. La largeur des bandes foncées déterminent le dégradé de l’ombrage final. Par conséquent ne laissez pas des bandes trop fines, sans quoi le dégradé final sera lui-même trop fin et peu esthétique.
On peut voir sur la photo ci-contre que le blanc n’était pas assez dilué car il y a des crachotis. Cela n’a pas vraiment d’importance pour le preshading, dans la mesure où le voile de couleur final viendra gommer cet effet disgracieux. C’est l’une des raisons qui rend le preshading accessible, la maîtrise de la dilution n’est pas primordiale.

Sur cette autre photo on peut voir par contre un preshading réalisé avec une bonne dilution. Le dégradé est net, sans crachoti. Cela permet aussi d’avoir une plus grande précision sur les petites zones. Petit rappel : plus une peinture est diluée, plus la pression à la sortie du compresseur doit être basse pour éviter les coulures. Si vous avez des doutes sur votre mélange et votre réglage, faites d’abord des essais sur papier pour obtenir la bonne projection !

3. Dernière étape : on termine avec un voile de la couleur finale. Il ne faut pas avoir la main trop lourde sans quoi vous effacerez carrément votre dégradé. Pour réaliser un voile, allez-y molo sur le débit de peinture et vaporisez à une 15ène de cm. Ajustez la distance au besoin, mais mieux vaut commencer trop loin et se rapprocher progressivement pour arriver à la bonne distance que de commencer trop prêt et faire une boulette. Accentuez plus ou moins le voile selon que vous souhaitez un ombrage marqué (voile léger) ou au contraire plus doux (plusieurs voiles progressifs) et pour bien fondre les couleurs entre elles.

Enfin dernier petit conseil : réalisez chaque étape sur l’ensemble des pièces de la maquette lors d’une même session de peinture afin de vous assurer de réaliser un ombrage bien uniforme sur l’ensemble du kit. Car en réalisant intégralement la peinture d’une partie, puis en faisant une autre partie plus tard, vous risquez de ne pas retrouver le même "coup de main" d’une séance sur l’autre.


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II. LE POSTSHADING

Comme son nom l’indique, le postshading s’applique après peinture de la maquette. Par conséquent c’est une technique beaucoup plus délicate et difficile que le preshading puisque en cas d’erreur c’est tout le travail que vous avez réalisés jusque là qui peut être gâché ! Il implique une bonne maîtrise de l’aérographe et de la dilution de la peinture.

Le principe :
On applique un voile de dégradé sur les zones à ombrer d’une pièce déjà peinte.

Petit point sur le matériel avant de commencer :
- Travail de précision, le postshading nécessite un aéro précis, par conséquent équipé d’une buse de 0.2 ou 0.3mm,
- la peinture doit être très diluée (50-70% de diluant), quasiment liquide, pour avoir un rendu transparent,
- en conséquence la pression d’air doit être très basse, entre 0.8 et 0.5bar.

La réalisation du postshading

La base de départ est donc votre maquette peinte comme ci-contre mon Rahxephon avant réalisation de l’ombrage. Plusieurs options s’offrent à vous pour les ombrages : soit l’utilisation de peintures normales, soit de peintures transparentes.
- Les peintures "normales" devront être fortement diluées comme expliqué ci-dessus, pour leur donner un rendu transparent. Il faut savoir que l’utilisation d’une peinture très diluée est particulièrement délicate car si le jet est trop fort, cela causera des coulures. Si votre aéro est équipé d’une buttée d’aiguille voir même d’un contrôleur de débit d’air, c’est l’occasion ou jamais de vous en servir si vous n’êtes pas habitué à parfaitement contrôler votre aéro ! Cela vous évitera de faire des bourdes.
- Les peintures transparentes sont également une très bonne solution pour le postshading car elle permettent d’obtenir l’effet de dégradé et de transparence désiré avec une dilution classique, donc plus facile d’utilisation.

On va donc vaporiser la peinture sur les contours des pièces, les panel lines ou tout autre zone que vous souhaitez ombrer pour lui donner du volume.
Le choix de la teinte varie selon la nature de votre kit. Pour un kit dans des tons foncés ou militaire, du noir ou en couleur transparente du Smoke sont à recommander. Pour un kit plus coloré, on va plutôt choisir une teinte légèrement plus foncé que la teinte de base. Par exemple pour mon Rahxephon j’ai utilisé du Sky Blue pour ombrer les zones bleu pale et du Clear orange (transparent) pour les parties jaunes. Plutôt que des ombrages vous pouvez également opter pour des éclaircissement, c’est ce que j’ai fait sur le Rahxephon pour les parties bleu foncé dont j’ai éclairci l’intérieur au Sky Blue.

Vous l’aurez compris, le post shading est très délicat à réaliser. Il implique une grande maîtrise de votre aéro, tant dans la précision de son maniement que dans le contrôle des débits d’air et de peinture. Mais son avantage, par rapport au preshading, est justement de travailler les ombrages sur le kit déjà peint. Cela permet de voir très concrètement le rendu de l’ombrage que l’on est en train de réaliser et donc de pouvoir varier les effets de volume vraiment en fonction du rendu final que l’on souhaite, de manière plus subtile que le preshading.

CONCLUSION

Maintenant les ombrages à l’aéro n’ont plus de secret pour vous, à vous de choisir la technique qui vous convient le mieux !


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