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Dossier STG : SA-77 Silpheed - Silpheed (Mega CD)


Rédigé par Zenkuro le Vendredi 27 Août 2010 à 17:57 | Lu 5992 fois | 2 commentaire(s)


Pour la seconde entrée de notre dossier spécial Shooting Games, je vous propose un kit récent tiré d'un jeux bien moins récent ! Le SA-77 Silpheed 1/100 sorti par Plum en mai 2010 au prix de 5200 JPY (48€), tiré du jeux vidéo éponyme sorti lui-même en 1993 sur le MegaCD de SEGA.


Pochette de Silpheed sur Mega CD
Pochette de Silpheed sur Mega CD

Le jeux vidéo : SILPHEED - Mega CD - 1993

Développé par Game Arts, Silpheed sort initialement en 1986 sur PC japonais PC-8801. Ce Shoot-them-up à scrolling vertical avec effet de perspective est déjà à l'époque réalisé en 3D temps réel. En 1993, Game Arts sort un remake de son hit sur le Mega-CD de SEGA dont il devient l'un des jeux phares.

La scène d'introduction fit sensation à l'époque
La scène d'introduction fit sensation à l'époque
Techniquement, le vaisseau du joueur, le Silpheed, et ses ennemis sont en 3D temps réel, tandis que le background est une vidéo en 3D précalculée. Ce rendu le fit comparer à Starfox de Nintendo sorti la même année sur SNES.

Décors en 3D précalculé et vaisseaux en temps réel
Décors en 3D précalculé et vaisseaux en temps réel
L'histoire est classique, l'ordinateur central controllant le réseau galactique est hacké par des terroristes qui l'utilisent pour attaquer les colonies. L'escadron de Silpheed est le dernier espoir de l'Union Galactique, le joueur doit alors traverser 11 niveaux pour atteindre la terre et reprendre le contrôle de l'ordinateur.

Silpheed vous plonge au beau milieu de batailles spaciales
Silpheed vous plonge au beau milieu de batailles spaciales
Bien que Starfox lui vole la vedette, Silpheed est une réussite visuelle pour son époque et plonge le joueur en plein coeur de batailles interstellaires dignes de Star Wars. L'introduction du jeu réalisée en 3D précalculée et montrant le déploiement de l'escadron de Silpheed, fit sensation. Rappelez-vous que la PS1 ne sortira que l'année suivante ! Côté gameplay, à chaque début de niveau il vous est possible d'équiper le Silpheed avec trois armes différentes, l'armement disponible évoluant tout au long du jeu.

le Silpheed fit son comeback en 2001 sur PS2
le Silpheed fit son comeback en 2001 sur PS2
En 2000, Game Arts réalise la suite de Silpheed sur PS2, Silpheed : the Lost Planet. Edité chez nous à petit prix en 2001, le titre souffre hélas d'une convertion 50hz qui rend le jeu trop lent et peu palpitant, malgré une réalisation correcte pour l'époque et certains passages plutôt sympathiques.

La maquette : SA-77 Silpheed 1/100 par PLUM

Plum est un nouvel arrivant dans le cercle des éditeurs de Plamo. Après une première collection de mignonnes petites figurines articulées en kit plastique, les Plafia, Plum fait son entrée dans la SF avec une gamme dédiées aux maquettes de vaisseaux issues de shoot them up : la gamme SGF, pour Shooting Game Fighters. Le SA-77 Silpheed est le tout premier modèle de cette collection très prometteuse qui accueillera en septembre 2010 le célèbre Silver Hawk de Darius.

Il est toujours excitant, pour le fan de maquette, de découvrir les kits d’un nouveau fabriquant. La qualité sera-t-elle au rendez-vous ? égalera-t-elle le maître incontesté du plamo japonais, Bandai ? Et bien avec Plum la réponse est oui, sans conteste ! Pour un premier kit de SF, Plum a frappé un coup de maître, la réalisation est tout simplement exemplaire. Commençons par le choix du Silpheed. Il faut reconnaître qu’il s’agit d’un vaisseau peu connu mais pour le coup au design vraiment original qui tranche franchement avec ce que l’on a l’habitude de voir en SF.

Même si on n’est pas fan du jeu, ou qu’on ne le connaît tout simplement pas, le Silpheed possède un caractère propre qui le rend vraiment intéressant . La structure du fuselage est géométriquement complexe, avec un nez élancé vers l’avant, se poursuivant en deux ailes lourdement armées couplées à deux énormes ailerons, le tout monté sur un block moteur équipé d’un bon gros canon laser des familles. Difficile à appréhender en photo, ce design si particulier prend toute sa valeur lorsque l’on peut apprécier le modèle de visu. On sent que le mecha designer, qui hélas m’est inconnu, a cherché à mettre en valeur les capacités 3D du jeu vidéo.

Côté conception, Plum a assuré. Première constatation : les points qui relient les pièces à la grappe sont majoritairement situées dans des points invisibles après montage, souvent sur une arrête plutôt que sur un panneau visible. Autant dire que les marques de dégrappage sont au final inexistantes, idéal pour une réalisation en no paint pour les débutants. D’ailleurs ce modèle s’y prête parfaitement grâce à sa couleur uniforme et un montage en snap fit très bien pensé pour limiter au maximum les lignes de jointures à mastiquer. De plus il est conçu avec un système de détrompage des pièces qui évite les erreurs de montage.

Le niveau de détail est excellent, avec des gravures très fines sur tout l’appareil et un bloc moteur superbement moulé. On appréciera les pièces transparentes pour les optiques du cockpit et du canon laser. Les pièces sont moulées en couleur et parfaitement découpées pour faciliter la peinture. Le seul masquage à envisager concerne les détails gris foncé des ailes. Ils présentent en effet une surface importante qu’il est préférable de peindre à l’aérographe plutôt qu’au pinceau pour un rendu optimum. Enfin crème de la crème, le kit est accompagné d’un socle très joli et à la tête articulée permettant d’orienter le kit à loisir.

Seul petit bémol, certaines pièces, comme les panneaux protecteurs devant les canons, sont très minces et de ce fait très fragiles, soyez donc très prudent en les manipulant. Mais à part ça, vous l’aurez compris, ce kit était vraiment LA bonne surprise du printemps 2010, je le recommande chaudement aux amateurs de STG et de SF en général. A noter que Plum sortira en octobre 2010 une version Lancer Type du Silpheed, identique au kit présenté ici mais équipé cette fois d’un canon principal fin et beaucoup plus long, d’où son appellation de Lancer (lance).

La réalisation du kit

Pour être tout à fait honnête, ce kit a été l’objet d’énormes ratés de ma part, qu’il a bien fallu rattraper. Et je pense m’en être plutôt bien sorti au final. Ce sera donc l’occasion de souligner « ce qu’il ne faut pas faire » d’une part, et de rappeler qu’une maquette n’est jamais fichue d’autre part ! En effet j’étais parti initialement sur l’idée d’un kit propre avec une réalisation classique en preshadding, en soulignant en noir les contours des panneaux avant d'appliquer le gris de base du modèle.

D’une couleur uniforme, le kit est assez simple à réaliser de la sorte. Seuls les détails des ailes ont fait l’objet d’un masquage comme expliqué dans la présentation du kit. Il y a beaucoup de détails de la sorte, c’est assez laborieux bien que pas difficile. Pour cela j’ai utilisé du masking tape, et notamment du fin de 0.5mm pour les plus fines parties à masquer telles qu’entre les grilles présentent sur les ailes. La partie inférieure des ailes comporte quant à elle des grilles circulaires, pour celles-ci j’ai utilisé une règle à tracer Hasegawa qui comporte des cercles de tailles différentes. En masquant tous les cercles sauf celui à la bonne taille, j’obtiens un pochoir circulaire parfait pour ce genre de travail. Hop !

Jusque là tout allait bien. Hélas le gros problème est apparu après la pose les décals (provenant de Gundam Decals), lors de l'application du jus pour le paneling,. Mon jus à la térébenthine, comme celui utilisé pour le Vic Viper, n'a pas "fonctionné". Il s’est avéré difficile à nettoyer et la peinture acrylique était attaquée quand j'insistais en frottant avec mon coton tige ! Aprés réflexion, ce problème vient du fait que je n'ai pas assez verni ce kit. En effet habituellement je vernis avant et après la pose des décals. D’autant qu’utilisant généralement des peintures mattes, je dois appliquer une bonne couche de vernis pour obtenir le brillant voulu et éviter tout effet de silvering qui apparaît lorsque les décals sont posés sur de la peinture matte.

Pour le Silpheed, j'ai travaillé avec des peintures Hobby Color brillantes. Du coup je n'ai pas vernis avant la pose des décals, jugeant qu’il n’y aurait pas de risque de silvering. Et sans doute n’ai-je pas assez vernis après pour suffisamment protéger la peinture acrylique de la térébenthine... En effet la térébenthine est un diluant agressif, et même si elle est destinée à de la peinture à l’huile, elle peut attaquer l’acrylique dans certains cas. D’où l’importance d’une bonne couche de vernis protecteur avant de passer un jus à la térébenthine. Je précise qu’ici j’ai vernis avec du Klir diffusé à l’aérographe.

Face au carnage (paneling baveux, peinture éffacée...) j'ai réorienté le kit vers un weathering bien sale. Pour celà j’ai opté pour l’application d’un important jus noir sur tout l’appareil, que j’ai essuyé dans le sens de l’écoulement de l’air pour réaliser des trainées. Dans l'énervement de mes précédentes erreurs j’ai vraiment noyé le kit sous le jus de térébenthine, causant de la casse (rappelons que la térébenthine et le white spirit peuvent casser le plastique s'ils sont appliqués en grande quantité).

Vous repérerez peut-être sur les photos les quelques pièces fendues, mais grâce au weathering ça reste assez discret. Autre effet secondaire fâcheux, la couche de vernis étant trop fine, le jus n'a pas accroché sur les décals ce qui fait qu'ils ressortent plus clairs que le reste du kit. Irrattrapable après coup. Enfin j'ai appliqué un léger drybrush de blanc sur l'ensemble du kit pour l'éclaircir et casser la monotonie du jus noir.

Au final, le kit présente quand même bien, le rendu sale lui allant à ravir et parvenant à masquer la plupart de ses défauts. Il s’agit d’ailleurs d’un choix sans doute plus judicieux que celui du vaisseau clinquant que j’avais en tête au départ. Mais surtout il faudra retenir de cette expérience trois choses :

- 1. il ne faut pas brûler les étapes, on ne le dira jamais assez, une bonne couche de vernis protecteur est indispensable à chaque étape pour protéger son travail avant de passer à l’étape suivante (peinture de base – vernis – décals – vernis – effets – vernis...). Bon je l’avoue, j’étais un peu pressé par la Japan Expo 2010 ^^’

- 2. il faut toujours garder son calme pour ne pas causer de dégât supplémentaire, mieux vaut alors poser son kit et y revenir plus tard quand l’énervement est passé.

- 3. une maquette est TOUJOURS rattrapable ! il suffit de réfléchir comment, même si pour cela il faut changer l’optique du projet . J’aurai à ce titre bien d’autres exemples à vous donner ^^

A bientôt pour le prochain sujet STG !




1.Posté par Yvan WEST LAURENCE le 28/08/2010 11:54
excellent article. TOut y est, le contexte, l'origine, le kit... PARFAIT !

2.Posté par Band'zai le 01/09/2010 21:32
ah mon dieu ce que j'ai pu y jouer à ce jeu, excellent model kit !!!!

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